• ça fait l'actu : Homosexualité et gouvernement

     

    Rama Yade défend le bilan de la France contre l'homophobie

    Rama Yade (photo) n'a pas du tout apprécié la tribune que Daniel Borrillo, Eric Fassin, Noël Mamère et Caroline Mécary ont publiée le 28 juin dans les colonnes du Monde. Le juriste, le sociologue, le maire de Bègles et l'avocate y accusent la France d'«homophobie d'Etat», en citant plusieurs exemples de traitement inégal entre hétérosexuels et homosexuels. Ils soupçonnent par ailleurs le président Nicolas Sarkozy de vouloir mettre en place un «projet d'identité nationale fondé sur l'identité hétérosexuelle exclusive».

    Des propos «honteux», selon une tribune-réponse de la secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme, parue le 2 juillet dans le Monde. Rama Yade estime en effet que «la France peut être fière de sa place dans le peloton des pays en tête de la lutte contre l'homophobie». Elle concède cependant que le pays des Droits de l'Homme a «certainement» du chemin à faire concernant «l'homoparentalité, le pacs, le contrat d'union civile».

    Toutefois, Têtu rappelle que contrairement à ce qu'affirme le secrétaire d'État - et malgré ses engagements auprès des associations LGBT - la persécution des gays et lesbiennes n'a pas été évoquée à «chacune» des «rencontres diplomatiques» de la France avec un pays où les relations entre personnes de même sexe sont réprimées, ce que denonce l'association Act-up dans un communiqué virulent (quotidien du 12 juin).

    Par ailleurs, Rama Yade présente comme une «première» la «déclaration transrégionale» pour une dépénalisation universelle de l'homosexualité, que la France doit présenter avant janvier aux Nations Unies. Or, ces dernières années, le Luxembourg, la Nouvelle-Zélande et la Norvège ont déjà mené de telles initiatives. Sans succès.

    Photo:DR / Copyright tetu.com / par Habibou Bangré


    Nouvelle directive: l'Inter-LGBT doute de l'enthousiasme du gouvernement français

    José Manuel Barroso promettait cette directive depuis 2004, et le mercredi 2 juillet, il a officiellement cédé, face à la détermination du parlement de Strasbourg et de l'association Ilga-Europe (quotidien du 13 juin). Sous la présidence française, les 27 vont donc bien discuter de l'adoption d'un texte élargissant la lutte contre les discriminations dont sont victimes les homosexuels en matière de biens, de services, de sécurité sociale, d'accès à l'éducation et à la santé.

    Un grand pas en avant, car il fallait que la Commission européenne, dirigée par le portugais Barroso, mette officiellement ce sujet à l'ordre du jour, pour que ce texte puisse être négocié entre pays membres. Il permettrait de faire évoluer considérablement la législation dans chaque pays au cas par cas, suivant les retards accumulés. Désormais, la balle est donc dans le camp de la France, qui doit persuader ses partenaires du bien fondé d'un nouvelle directive, dans une ambiance où tout ce qui vient de Bruxelles devient impopulaire.

    Toutefois, l'Inter-LGBT doute que le gouvernement porte ce projet comme il devrait le faire. Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire d'État à l'Union européenne a soutenu le texte du bout des lèvres dans nos pages (voir numéro de Juillet-août, en kiosque), et "à titre personnel". L'Inter-LGBT affirme avoir obtenu du gouvernement qu'il s'engage à soutenir cette directive. "Mais en réalité, écrit le porte-parole Alain Piriou dans un communiqué envoyé à Têtu, la France est restée passive." Xavier Bertrand (photo), ministre en charge du dossier, ne s'est jamais exprimé publiquement sur la question. Les négociations s'ouvrent pourtant dès le 11 juillet prochain.

    Photo:DR / Copyright tetu.com / par Blaise Gauquelin /
    Info du 4 Juillet 2008


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